Ultime record du monde

227,72 Km/h

18 mars 2017, une sacrée matinée !

5h15 briefing de Marc et moi avec toute les équipes avant de monter dans les dameuses ou j’ai annoncé à tous, suite aux essais avec problèmes résolus de la veille que ce serait aujourd’hui…

5h45 au pied de la piste de KL, centre du chronométrage ou une partie des équipes est descendue des dameuses sous un spectacle de désolation, le vente de la nuit à emporter le padock mécanique. Nous craignons le pire au sommet.

6h15 au sommet à 2750m d’altitude avec la seconde partie des équipes ou chacun prend position, (caméramans, photographes, service des pistes, techniciens et manager). Pas de dégâts, ouf !..

Dans ce même temps après être allé à l’endroit du départ ou certains membres de mon équipe s’affairent à la mise en place du start, je commence à renter dans ma préparation mentale liée à ma respiration, je remonte dans la dameuse car il fait froid, très froid et le vent est bien présent rappelant 2015 mais sans le soleil car en effet le ciel est voilé.
Mon départ est prévu vers 7h30, habituellement c’est à cette heure-là que le soleil recouvre la globalité de la piste, ce sera donc un jour blanc apportant donc une note moins joyeuse énergétiquement parlant à tous.
Ce jour blanc dû aux nuages est un handicap certain à la performance, je dois prendre sur moi et évacuer ce problème pour me concentrer uniquement sur l’action.

7h30 Marc me demande de venir au départ. Le vélo est déjà en place et touts les membres de mon équipe sont à leur poste, tout à l’air bien huilé, cela me rassure et me permet une meilleure concentration. Les regards se figent, je le sens et le vois, me voilà une ultime fois seul face à mon destin, ce que j’ai tant recherché en élaborant ce projet.
Je me concentre sur ma respiration, je regarde l’horizon, je suis dans ma bulle.

7h40 Marc parle au talkie en annonçant : Eric est en place, êtes-vous prêts au chrono ?
Un oui retentie.
Marc me regarde, plus aucun son sort des bouches, nous communiquons désormais par le regard. Je cligne des yeux pour dire ok, je suis prêt à partir. Je prend 3 profondes respirations en soufflant comme un animal, Marc dit : Attention 3, 2, 1 GO!

C’est partie, la première partie du run jusqu’au rocher est sous un total contrôle, la seconde partie était plus délicate à réaliser pour maintenir et augmenter encore la vitesse. J’ai été embarqué sur la droite me faisant rouler vraiment sur les fanions presque à l’extérieur de la piste, j’ai corrigé ma trajectoire me retrouvant dans l’axe de la piste. Le bas de la piste est un champ de bosses, maintenir la position optimale pour gagner quelques km/h est difficile.

Arrivée dans l’espace de chronométrage entre les cellules la compression était telle que j’ai été propulsé littéralement sur le côté, j’ai même pu apercevoir ma roue arrière me rappelant étrangement la compression que j’ai vécu au Nicaragua sur le volcan en 2002 juste avant que le vélo casse. J’ai rattrapé, je me suis battu pour rester sur le vélo et ça l’a fait !

Après 1Km environ de freinage j’ai vu arriver en scooter avec un pisteur et Fred l’ingénieur mécanicien qui m’annonce : 227, 72 Eric !
J’ai dit :
Pardon !
Quoi !
227 
Je n’en revenais pas moi-même…
J’étais très fier de moi et  de mon équipe, 227,72Km/h, quelle belle fin de carrière !
La piste aurait été plus lisse sur la partie la plus rapide, les 230 tombait c’est certain ! La voie est donc libre pour quiconque souhaitant battre mon record, il est battable en l’état…
Mais pour le moment je le savoure avec mes équipes…et je remercie toutes les équipes partenaires : la station de Vars, le service des pistes, des RM et bien entendu la Billy compagnie (Philippe, Simon, Louis) gérant ce magnifique stade de vitesse Chabrières.

eric barone la chute
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Crédit photo © : Richard BORD | Marc REBUTTINI | Olivier LEBLOND | Alban PERNET | TAM TAM | Eric BARONE